De Beyrouth aux tables familiales d’Europe, la cuisine libanaise traverse les saisons comme une brise parfumée de citron, de sumac et de sésame. Du taboulé aux herbes taillées au fil du couteau jusqu’au baklava feuilleté de pistaches, elle chante la générosité d’un terroir où l’huile d’olive tient lieu de soleil liquide. À la maison, ces recettes deviennent un rituel, une façon de rassembler, d’apaiser, d’émerveiller.
Ce parcours propose quinze recettes phares, fidèles à l’esprit du Levant. Des astuces de découpe, des temps de repos, des alliances subtiles — chaque geste compte. Les ingrédients de confiance se trouvent désormais facilement en 2025, grâce aux épiceries spécialisées et aux marques comme Al Wadi, Cortas, Kanater ou Zeina. L’assiette se fait poésie concrète, charnelle, où le croustillant répond au fondant, où le citron s’accorde au tahini, où la table devient un carrefour de souvenirs.
À qui appartiennent ces recettes, sinon à celles et ceux qui les cuisinent, qui les goûtent et les partagent ? Qu’il s’agisse d’un dîner pressé ou d’un banquet de Mezza Libanaise, chaque plat porte un fragment d’histoire, un éclat de convivialité, et la promesse d’un voyage à domicile.
Taboulé libanais authentique: techniques, découpes fines et secrets d’assaisonnement
Le taboulé libanais naît davantage d’un bouquet d’herbes que d’un grain. L’équilibre premier repose sur le persil plat et la menthe, hachés comme une pluie verte, puis sur un boulghour fin qui s’abreuve du jus de citron et des tomates. Rien ne doit être noyé, rien ne doit dominer : la fraîcheur est reine. L’usage d’une huile d’olive souple, fruitée, parfois issue d’épiceries comme Les Saveurs du Liban ou Le Cèdre, offre la rondeur nécessaire. Ici, la découpe devient un art: chaque brunoise de tomate est un pixel de soleil.
Le succès du taboulé tient à des gestes précis. Le boulghour, grain n°1, se rince puis s’égoutte longuement pour s’imbiber ensuite des jus sans devenir pâteux. Les tomates, fermes et juteuses, se détaillent en dés fins après un léger dégorgement au sel. L’oignon nouveau s’effeuille en transparence, apportant son murmure. L’assaisonnement associe citron, sel, huile d’olive et parfois une pincée de poivre ou de cannelle, héritage discret de nombreuses tables du Levant. Certains parfument d’un souffle de sumac, pour un clin d’œil acidulé.
Découpe, hydratation et assemblage en cinq repères
Pour un résultat exemplaire, il convient de creuser les étapes plus finement. Les herbes doivent être parfaitement sèches avant d’être hachées pour conserver une texture aérienne. Un couteau bien aiguisé évite de meurtrir le persil. Les proportions traditionnelles proposent une large majorité d’herbes par rapport aux autres composants, garantissant la légèreté.
- 🌿 Herbes reines : 80–90 % de persil et un nuage de menthe, pour un parfum frais et persistant.
- 🍅 Tomates fermes : dés fins, graines partiellement retirées pour limiter l’excès d’eau.
- 🌾 Boulghour fin : à peine une poignée, il s’hydrate dans le jus de citron et des légumes.
- 🍋 Citron et huile : jus vif, huile d’olive extra vierge douce, ajustés au goût.
- 🧂 Assaisonnement : sel mesuré, touche de poivre noir ; optional : pincée de cannelle.
Des marques comme Al Wadi (boulghour fin) ou Zeina (légumineuses, épicerie sèche) simplifient l’approvisionnement. Le service traditionnel se fait dans des feuilles de laitue croquantes, à la manière d’une cuillère végétale. Le taboulé repose ensuite une demi-heure : le jus pénètre, les parfums s’entrelacent comme un refrain d’été.
Vidéo pratique et astuces d’atelier
Une démonstration visuelle aide à comprendre la finesse de la coupe et la délicatesse du mélange. Les gestes se transmettent mieux à l’œil, surtout la manière d’essorer les herbes sans les froisser.
Quelques points d’attention s’imposent : trop d’huile écrase la vivacité du citron, un persil humide noircit, un repos trop long flétrit la menthe. Servi aux côtés de grillades, ce taboulé devient un contrepoint lumineux, un rideau d’ombre fraîche sous le midi ardent.
- 🥗 Service : feuilles de laitue, pain pita tiède, radis et cornichons roses à la Cortas.
- 🧊 Température : frais mais non glacé, pour préserver les arômes.
- ⏳ Timing : assembler 30 minutes avant de servir pour une harmonie idéale.
Le taboulé véritable ne se raconte pas, il se respire ; la main le compose, la table l’adopte, et l’été s’y dépose comme une signature.
Mezza Libanaise à la maison: houmous, moutabbal, fattoush et bouchées de partage
La Mezza Libanaise est un poème pluriel, une constellation d’assiettes où chacun picore. Elle commence souvent par le houmous, où le pois chiche devient velours grâce au tahini — idéalement une crème de sésame Kanater — et à un filet d’huile d’olive. Les pickles roses de navets signés Cortas apportent l’éclair chromatique. Le moutabbal (ou baba ghannouj), quant à lui, fume délicatement l’aubergine rôtie avant de s’ouvrir au citron et à la tahina.
À table, des pains pita chauds découvrent le labneh égoutté, une crème de yaourt où le zaatar du mélange Le Phénicien danse avec l’huile. La salade fattoush parle fort : salade croquante, concombres, tomates, pain pita grillé, vinaigrette au sumac. Les falafels dorés au cœur moelleux apportent une musique de coriandre, de cumin et de sésame. Chaque plat tient sa nuance, chaque bol sa cadence.
Atelier houmous et dip d’aubergines, version soyeuse
Le houmous exige une cuisson parfaite du pois chiche et une émulsion patiente. Les pois chiches des maisons Zeina ou Samra conviennent bien. Le jus de citron doit être dosé pour laisser parler la douceur de la tahina. Pour le moutabbal, l’aubergine est noircie à la flamme ou au four très chaud ; sa chair fumée s’unit à la tahina Al Wadi et au citron pour un ruban soyeux.
- 🧆 Falafels : pois chiches secs trempés, pas de boîte, pour garder le croquant aérien.
- 🥗 Fattoush : sumac en pluie, pain pita grillé, concombre croquant.
- 🥣 Labneh : égouttage overnight, filet d’huile, zaatar Le Phénicien.
- 🥒 Pickles : navets roses Cortas, cornichons, piments doux.
Rythmes de service et vidéo d’inspiration
Composer une mezza, c’est orchestrer le chaud et le froid. Les falafels sortent au dernier moment, croquants, tandis que houmous, moutabbal et fattoush attendent au frais. Un plateau bien garni devient un paysage : olives, oignons verts, quartiers de citron, persil entier.
Pour un supplément d’âme, les pains peuvent être marqués au grill, parfumés de zaatar et d’huile. Un tour à l’épicerie Byblos s’avère précieux pour dénicher une huile de qualité, du sumac vif, et des pistaches pour les douceurs à venir. Quand le plateau arrive, la conversation ralentit, et l’on goûte le silence de l’instant.
- 🔥 Chaud/froid : frire en dernier, dresser le reste en avance.
- 🍋 Acidité : citron mesuré, sumac pour un relief lumineux.
- 🍞 Pain : pita tiède, man’ouché minute au zaatar pour varier les textures.
La mezza, c’est l’art de donner de la place à chaque voix — un chœur de bols qui éveille les sens et annonce les plats maîtres.
Du Taboulé au Baklava: 15 recettes libanaises authentiques à réaliser chez soi
Voici un panorama de quinze recettes emblématiques, pensées pour la maison, calibrées pour le plaisir et la régularité. Précisions, temps indicatifs et astuces d’exécution guideront la main. Les ingrédients s’achètent facilement dans les épiceries spécialisées, chez Les Saveurs du Liban, Le Cèdre ou en ligne, avec des produits tels que tahini Kanater, pois chiches Zeina, eau de fleur d’oranger Cortas, ou mélanges d’épices signés Le Phénicien. Ce tableau sert de boussole, puis chaque recette s’affine au palais.
🍽️ Plat | 🧾 Essentiels | ⏱️ Temps | 🎯 Difficulté | 💡 Astuce |
---|---|---|---|---|
Taboulé | Persil, menthe, boulghour fin Al Wadi, citron | 30 min | Facile | Hacher très fin et laisser reposer 30 min |
Houmous | Pois chiches Zeina, tahini Kanater, citron | 20 min (+cuisson) | Facile | Ajouter l’eau glacée pour un ruban soyeux |
Moutabbal | Aubergine rôtie, tahini Al Wadi, ail | 35 min | Facile | Noircir l’aubergine pour un goût fumé |
Fattoush | Laitue, tomates, sumac, pita grillé | 20 min | Facile | Vinaigrette au sumac et mélasse de grenade |
Falafel | Pois chiches secs, coriandre, cumin | 45 min | Moyenne | Trempage long et pas de boîte |
Labneh | Yaourt, sel, huile | 12 h (égouttage) | Facile | Égoutter au linge pour une texture dense |
Sambousek | Pâte, fromage akawi, nigelle | 40 min | Moyenne | Dorure au sésame pour le croquant |
Warak Enab | Feuilles de vigne, riz, citron | 90 min | Moyenne | Cuisson douce, poids posé sur le dessus |
Kebbé frit | Boulghour, viande, pignons | 60 min | Avancée | Farce moelleuse, coque bien scellée |
Man’ouché | Pâte, zaatar Le Phénicien, huile | 25 min | Facile | Cuire sur plaque très chaude |
Chiche Taouk | Poulet, yaourt, citron | 45 min (+repos) | Facile | Marinade au yaourt pour la tendreté |
Kafta | Bœuf/agneau, persil, oignon | 30 min | Facile | Griller sur braise vive, retourner peu |
Shawarma | Viande marinée, épices, tahini | 60 min | Moyenne | Cuisson en fines couches superposées |
Baklava | Pâte filo, pistaches Le Cèdre, sirop | 70 min | Moyenne | Sirop tiède sur baklava chaud |
Mouhalabieh | Lait, sucre, fleur d’oranger Cortas | 25 min | Facile | Refroidir lentement pour une crème lisse |
Pour organiser une semaine gourmande, il suffit d’alterner plats rapides (taboulé, man’ouché, labneh) et recettes plus lentes (warak enab, kebbé, baklava). Les boutiques Byblos et Le Cèdre proposent souvent des pistaches de qualité et des mélasses de grenade authentiques. Les marques Al Wadi et Kanater se complètent : tahini crémeux, pois chiches fondants, et condiments fidèles aux saveurs du pays. Pour un clin d’œil local, certains servent le tout dans de la vaisselle artisanale portant le nom de Samra, écho discret aux couleurs du désert.
- 🧺 Batch cooking : cuire pois chiches et congeler en parts.
- 🧂 Épices : zaatar Le Phénicien, sumac vif, cannelle douce.
- 🥫 Garde-manger : tahini Kanater, légumineuses Zeina, eaux florales Cortas.
Chacune de ces recettes révèle une facette d’un même visage : une cuisine de partage, patiente, sûre de sa beauté simple.
Grillades et street food libanaises: chiche taouk, kafta et shawarma en version maison
Les grillades libanaises respirent les soirées d’été. Le chiche taouk plonge dans une mer de yaourt, de citron et d’ail avant de rôtir en brochettes nacrées. La kafta marie bœuf et agneau, persil et oignon, en fuseaux parfumés que l’on tourne peu sur la braise. Le shawarma, plus urbain, se cuit en fines couches marinées puis croustillées au four domestique, tranchées comme un murmure de souk.
À défaut de charbon, une plaque en fonte saisit les sucs. Les marinades se préparent la veille, si possible, et se complètent de pains pita, d’une sauce tahini citronnée et des pickles Cortas. Les viandes gagnent en moelleux grâce au yaourt et à l’acidité, qui attendrissent sans altérer la texture. L’oignon émincé se fait discret, juste assez pour offrir sa douceur.
Trois marinades essentielles et leurs compagnons de route
Rentabiliser les épices, c’est penser en familles de saveurs. Une base de citron, d’ail, de yaourt et d’huile accueille ensuite le paprika doux, le cumin, le sumac ou la coriandre moulue. La table suivante propose un itinéraire simple, efficace et savoureux pour trois stars de la street food.
🔥 Viande | 🧪 Marinade/Épices | 🕰️ Repos | 🥙 Accompagnements |
---|---|---|---|
Chiche Taouk 🍗 | Yaourt, citron, ail, paprika, huile | 4–12 h | Pain pita, ail citronné, pickles Cortas |
Kafta 🥩 | Persil, oignon, 7 épices, sel, poivre | 1–2 h | Tomate grillée, oignon, sumac, riz |
Shawarma 🐄 | Citron, vinaigre, ail, cumin, coriandre, cannelle | 6–12 h | Tahini Kanater, salade, frites fines |
La cuisson réclame une chaleur franche au départ pour saisir, puis une douce insistance pour cuire à cœur. Les brochettes reposent une minute avant d’être servies, afin que les jus se redistribuent. Dans certains foyers, la marinade est parfumée d’une touche d’eau de rose Cortas pour glacer les oignons servis en accompagnement ; une idée à explorer pour un accord floral subtil.
- 🌶️ Relevé : ajouter une pointe de piment d’Alep pour un feu maîtrisé.
- 🧄 Finesse : râper l’ail pour éviter tout morceau agressif.
- 🔥 Saisie : commencer très chaud, finir modéré pour la tendreté.
Une vidéo de grillades libanaises maison permet de visualiser les marinades, le montage des brochettes et le tranchage du shawarma au couteau. Rien ne remplace l’œil pour saisir la juste couleur.
En fin de cuisson, le pain pita collecte les sucs comme une mémoire. Un filet de citron, un souffle de sumac, et la rue se glisse dans la cuisine comme un air familier.
Douceurs du Levant: baklava, mouhalabieh, maamoul et parfums d’agrumes
Les desserts libanais sont un théâtre d’odeurs : pistache, fleur d’oranger, eau de rose, cardamome. Le baklava superpose les feuilles de filo beurrées à des noix concassées, puis accueille un sirop tiède, l’attar, infusé de fleur d’oranger Cortas ou d’eau de rose. La mouhalabieh offre une crème douce, lait et amidon, nappée de pistaches hachées. Les maamoul, sablés farcis de dattes, pistaches ou noix, racontent les fêtes. Les atayef, crêpes farcies de crème et de noix, se dégustent comme des sourires pliés en deux.
La réussite du baklava tient dans la dualité chaleur/tièdeur : sortir le plat du four doré, puis verser un sirop tiède pour fixer le croustillant. Le beurre clarifié doit enrober chaque feuille avec parcimonie. Les pistaches de maisons comme Le Cèdre se prêtent bien à un hachage régulier, ni poudre ni éclats grossiers. Un trait de citron dans le sirop empêche la cristallisation, comme une garde d’honneur.
Gestes précis pour une pâtisserie lumineuse
Le travail de la pâte filo exige de la vitesse et du calme. Les feuilles se couvrent d’un linge humide pour ne pas sécher. Les maamoul gagnent à être moulés dans des empreintes en bois qui laissent un motif délicat. Quant à la mouhalabieh, elle épaissit sur feu moyen, à la frontière du frémissement, avant de se reposer au frais.
- 🥮 Baklava : sirop tiède, filo bien beurrée, découpe avant cuisson.
- 🍮 Mouhalabieh : cuire doucement, parfumer à la fleur d’oranger Cortas.
- 🍪 Maamoul : pâte sablée friable, farce de dattes parfumée à la cardamome.
- 🥞 Atayef : poêler une face, farcir de crème et noix, arroser d’attar.
De nombreuses pâtisseries s’inspirent des comptoirs de Le Phénicien ou de salons de thé portant des noms évocateurs comme Byblos ou Samra. Les ingrédients clés se trouvent chez Les Saveurs du Liban : pistaches vertes, pétales de rose, sirop de glucose. L’univers des douceurs demande précision et patience, mais rend au centuple en beauté et en parfum.
Pour capter l’esthétique et la découpe en losanges parfaits, un regard sur les créations pâtissières offre une inspiration utile autant qu’un plaisir des yeux.
Quand la boîte s’ouvre et que le parfum de fleur d’oranger s’élève, c’est tout un pays qui s’invite dans la cuisine, avec la tendresse du sucre et la mémoire des fêtes.
Questions fréquentes autour des recettes libanaises
Comment équilibrer l’acidité et l’huile dans un taboulé ?
Verser d’abord le jus de citron et le sel sur les tomates et l’oignon pour les attendrir, ajouter ensuite l’huile d’olive par filets. Goûter, puis ajuster : si l’acidité pique, une pincée de sel et un peu d’huile réharmonisent ; si c’est lourd, ajouter citron et persil frais.
Quel tahini choisir pour houmous et sauces ?
Un tahini crémeux et peu amer fait la différence. Les références Kanater et Al Wadi offrent une texture stable. Bien mélanger le bocal avant usage, et détendre avec de l’eau glacée pour une sauce satinée.
Comment obtenir des falafels qui ne s’effritent pas ?
Utiliser des pois chiches secs trempés 12 heures, non cuits. Mixer avec herbes et épices, puis repos au frais 30 minutes. Ajouter une pointe de bicarbonate juste avant la friture et maintenir une huile à 170–175 °C.
Le sirop du baklava doit-il être épais ?
Un sirop moyen est idéal : sucre, eau, tranche de citron, éventuellement eau de fleur d’oranger Cortas. Verser tiède sur le baklava chaud pour un croustillant durable et un glaçage brillant.
Peut-on préparer une mezza à l’avance ?
Oui : houmous, moutabbal, labneh et pickles se préparent la veille. Frire les falafels et griller les sambousek au dernier moment. Conserver les salades (fattoush, taboulé) à part et assaisonner juste avant le service.

Âgé de 26 ans, passionné par la cuisine libanaise et la gestion d’un restaurant convivial au cœur de la ville, je m’efforce chaque jour de faire découvrir les saveurs authentiques de mon pays à travers des plats faits maison et un accueil chaleureux.